Mais qui est Antoine Lécuyer, dit La violette ? Chapitre 2

Au cours de nos recherches, on croise parfois des ancêtres qui nous donne du fil à retordre. Et pas qu’un peu ! C’est le cas d’Antoine Lecuyer, l’un de mes ancêtres paternel. Entre changement de nom, surnom, date et lieu de naissance divergents et mariages simultanés, je n’arrive pas à cerner et identifier correctement cet homme. Dans le chapitre 1, je vous expliquais mes recherches pour identifier les parents de Pierre Antoine. Aujourd’hui, on tente d’y voir plus clair dans cette situation complexe.

Les enfants d’Antoine Lécuyé et de Marie Marguerite Montagne

Après avoir étudié le parcours de Pierre Antoine Lecuyer, je m’intéresse à ses parents, qui me posent problème. S’il ne semble y avoir aucun doute sur l’identité de sa mère, son père semble plus mystérieux. Il est parfois nommé Antoine Lécuyé, dit Laviolette, originaire de Paris, et d’autres fois, il est appelé Louis Edmé Michot. Mais pourquoi donc ? S’agit-il de deux hommes différents ? Et dans ce cas là, qui est vraiment son père ?

Pierre Antoine, le fils du couple, est né à Loconville, dans l’Oise, en 1789. Malheureusement, la famille n’est pas domiciliée dans le village. Il semblerait qu’elle vive à Mitry-Mory, en Seine-et-Marne, et que l’épouse soit originaire de Dieppe. Je me suis donc tournée vers les bases de données de Filae et Geneanet pour retrouver d’autres naissances, car il n’y en avait aucune à Mitry-Mory. J’ai ainsi pu retrouver la naissance de Louis Vincent Lécuyé, né le 5 avril 1795 à Mézières-en-Vexin, dans l’Eure. Là encore, l’enfant est né dans une ferme d’un village par lequel passait le couple. Une bien étrange coïncidence qui me fait m’interroger sur le profil de ce couple. Les parents sont annoncés comme mariés, grâce aux preuves fournies, semble t-il, par le curé de Loconville, lieu de naissance de leur autre fils, trois ans plus tôt. Enfin, je trouve la naissance d’un troisième enfant, une petite fille cette fois-ci. Marie Victoire Rose Denize Lécuyé est née en 1795 à Courcelles-les-Gisors, à l’auberge du village. L’époux est absent mais son identité est bien déclarée. Il s’agit d’Antoine Lécuyé, originaire de Paris et travaillant à Mitry-Mory. Son épouse était d’ailleurs sur la route pour le rejoindre au moment de la naissance.

J’ai ensuite consulté l’acte de décès de Marie Marguerite Montagne, puisque je connaissait la date et le lieu de son décès grâce aux actes concernant son fils Pierre Antoine. Elle est bien décédée à Dangu le 13 novembre 1799. L’acte m’apprend qu’elle avait 47 ans et qu’elle était la femme d’Antoine Lécuyé, tous deux habitants de cette paroisse.

Pour en savoir plus sur le couple, j’ai creusé la piste des deux nouveaux enfants identifiés. Mes recherches sur Louis Vincent n’ont rien données mais la pioche fut bonne pour la fille du couple ! Elle s’est mariée à Arronville, dans le Val d’Oise, en 1813. Mais les incohérences continuent puisqu’elle se marie sous le nom de Marie Victoire Rose Denisse Michot ! Malgré tout, je sais qu’il s’agit bien de la même personne car la date et le lieu de naissance sont indiqués, tout comme les informations sur sa mère. Mais son père est Louis Edmé Michot. L’officier d’état-civil précise qu’il a consulté l’acte de naissance de la future épouse, indiquant qu’elle est enregistrée « sous le nom de Marie Margueritte Montagne sa mère et d’un père nommé Antoine L’Écuyer dit Laviolette, absent ». Et bonne surprise, l’officier d’état-civil indique aussi qu’il a vérifié l’acte de mariage de Louis Edmé Michot et de Marie Marguerite Montagne, mariés à Bacqueville le 8 janvier 1780 ! Cette information est cruciale, car il m’aurait été très difficile de retrouver cet acte. Le mystère reste entier quant à Antoine Lécuyer / Louis Edmé Michot, mais j’espère que l’acte de mariage entre ce dernier et Marie Marguerite Montagne m’apportera une explication. 

Le mariage de Louis Edmé Michot et de Marie Marguerite Montagne

C’est donc dans la campagne dieppoise, dans le village de Bacqueville-en-Caux, que s’unissent Marie Marguerite Montagne et Louis Edmé Michot, le 8 janvier 1780. Les informations indiquant que Marie Marguerite Montagne était originaire de Dieppe semblent donc se confirmer. Il semble donc qu’elle fut bien l’épouse d’Antoine Lécuyer, mais aussi de Louis Edmé Michot. La question est donc de savoir si elle avait deux époux ou bien si Antoine et Louis Edmé ne font qu’un. L’acte de mariage m’apprend que Louis Edmé Michaut, faiseur de tours, est le fils de feu Edmé, journalier décédé en 1774 dans la paroisse Notre-Dame de Moret, et de feu Anne Bouclier, décédée en 1758 à Fonatinebleau. Louis Edmé serait né le 12 juillet 1756 en la paroisse de Fontainebleau. Marie Marguerite, elle, est la fille mineure de Charles Montagne, légumier, et de Marie Anne Lagnet. Elle a 21 ans et réside à Bacqueville avec son père depuis 15 jours.

Louis Edmé Michot

Avec ses informations, j’ai rapidement retrouvé les actes de naissance des deux époux. Mais rien ne me permettait encore de lier Louis Edmé Michot et Antoine Lécuyer. J’ai donc poursuivi mes recherches et j’ai trouvé l’acte de décès d’un Louis Edmé Michot, décédé à Arronville en 1835. Cet homme est bien celui que je recherche puisqu’il est natif de Fontainebleau où il serait né vers 1756. De plus, Arronville est la commune où sa fille c’était mariée en 1813. Mais j’apprend qu’il serait l’époux de Marie Thérèse Triquet. J’ai donc consulté cet acte de mariage dans les registres d’Arronville en 1828. Les informations sur la naissance de l’époux se confirment encore une fois, et j’apprends qu’il est veuf de Françoise Adélaïde Boissard, décédée à Arronville le 23 juillet 1823. Aucune mention n’est faite de Marie Marguerite Montagne, sa première épouse, mais je me dis que Françoise Adélaïde Boissard est sa seconde épouse, qu’il aurait épousé après le décès de Marie Marguerite Montagne. Après avoir consulté l’acte de décès de la précédente épouse, qui ne m’apporte rien de plus, je finis par découvrir l’acte de mariage de Louis Edmé Michot et de Françoise Adélaïde Boissard. Dans cet acte, toutes les informations sur le mari confirment son identité. Il serait bien né à Fontainebleau vers 1756 et est le fils d’Edmé Michaut et d’Anne Bouclier. J’apprends également qu’il aurait vécu successivement dans diverses paroisses aux alentours de Vexin-sur-Epte, mais sans avoir acquis domicile dans aucune de ces paroisses. Il semble donc être assez itinérant. Mais gros problème… cet acte date du 4 juin 1784 ! À cette date, Louis Edmé Michot est déjà marié avec Marie Marguerite Montagne, qui ne décèdera qu’en 1799. Louis Edmé et François Adélaïde ont eu ensemble au moins deux enfants, l’un né à Senlis en 1783 et l’autre décédé en Seine-et-Marne en 1786, à l’âge d’un mois. Les actes de ces deux enfants font aussi état d’un couple séjournant quelques semaines dans la commune où a lieu chaque événement, confirmant l’itinérance de Louis Edmé Michot.

Un mystère non résolu

Après toutes ces recherches, le mystère d’Antoine Lécuyé reste entier ! L’hypothèse la plus probable serait que Louis Edmé Michot et Antoine Lécuyé ne seraient qu’une seule et même personne. Bougeant beaucoup pour son travail, Louis Edmé Michot utiliserait parfois l’identité d’Antoine Lécuyé pour cacher sa double vie, puisqu’il semble être marié simultanément avec Marie Marguerite Montagne et avec Françoise Adélaïde Boissard.

Je n’ai pour l’instant pas trouvé moyen de confirmer mon hypothèse.

Et vous, quelles sont vos hypothèses à la suite de ce récit ? Je suis preneuse de tout conseil pour tenter de résoudre ce mystère !

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