Au cours de nos recherches, on croise parfois des ancêtres qui nous donne du fil à retordre. Et pas qu’un peu ! C’est le cas d’Antoine Lecuyer, l’un de mes ancêtres paternel. Entre changement de nom, surnom, date et lieu de naissance divergents et mariages simultanés, je n’arrive pas à cerner et identifier correctement cet homme. 

La famille Lecuyer

Ma rencontre avec la famille Lécuyer se fait par le mariage de François Alexandre Prevost et Alexandrine Augustine Lecuyer, mes A-A-A-grand-parents du côté paternel. Alexandrine est née en 1837 à Neaufles-Saint-Martin, une petite commune de l’Eure. Elle est la fille de François Désiré Lecuyer, né à Chauvincourt en 1813. Ses parents sont Pierre Antoine Lecuyer, dit La violette, et Marie Félicie Debray, qui se sont unit trois ans auparavant, dans cette commune de Chauvincourt. C’est à partir de Pierre Antoine que les choses se compliquent, son père étant difficile à identifier clairement.

Pierre Antoine Lecuyer, dit La violette

Au début, le parcours de Pierre Antoine me semble simple. Il épouse Marie Félicie Debray le 22 novembre 1810 à Chauvincourt-Provemont, dans l’Oise. Là-bas, ils auront 5 enfants dont mon ancêtre, puis un dernier enfant naît à Neaufles-Saint-Martin. Six ans après, Marie Félicie Debray meurt dans cette commune et Pierre Antoine s’y remarie en 1831 avec Madeleine Henriette Hubert. Ensemble, ils ont un fils, Isidore Magloire Lecuyer.

Je me penche sur les deux actes de mariage de Pierre Antoine pour remonter son ascendance, et c’est là que les choses se corsent ! Lors de son premier mariage, en 1810, il est noté que Pierre Antoine Lecuyer dit Laviolette, est âgé de 21 ans. Il est né à Loconville, dans l’Oise, le 30 octobre 1789 et exerce la profession de chartier à Chauvincourt, où il demeure. Il est le fils légitime d’Anthoine Lecuyé, dit Laviolette, natif de Paris, paroisse St Laurent, Faubourg Saint-Martin, domestique, et de defunte Marie Marguerite La Montagne, décédée à Dangu le 22 brumaire an 8. L’acte précise que le domicile actuel du père, Anthoine Lécuyé, est ignoré et inconnu à cause de son absence de Dangu, son dernier domicile, depuis huit ans, sans que l’on ait eu aucune connaissance de ses démarches depuis cette époque. À part le sort du père, qui nous est inconnu, les informations semblent cohérentes. Mais son second acte de mariage, en 1831, chamboule tout. Le nom de famille du marié n’est plus Lécuyé, mais Michot ! Pierre Antoine est alors domestique, il est âgé de 41 ans, 1 mois et 20 jours, et est natif de Fay-Loconville. Il est le fils de Louis Edmé Michot, agé de 75 ans et demeurant à Aronville, présent et consentant au mariage, et de feue Marie Marguerite Montagne, décédée à Dangu le 2 décembre 1800. Il est bien veuf de Marie Félicie Debray, décédée à Neaufles le 2 septembre 1829.

Le lieu et la date de naissance de Pierre Antoine sont les mêmes dans les deux actes, tout comme l’identité de sa mère, Marie Marguerite Montagne, ou La Montagne, pour laquelle je connais les informations concernant son décès. Malgré le nom de famille qui change, il semblerait qu’il s’agisse bien de la même personne, au regard de l’identité de la précédente épouse et des informations sur son décès. Mais alors pourquoi le nom de famille a t-il changé ? Et pourquoi le père de Pierre Antoine se nomme Anthoine Lécuyé dans le premier acte et Louis Edmé Michot dans le second ? Un vrai casse-tête ! De plus, les relations entre le père et le fils semblent avoir évoluées puisque les deux hommes semblaient s’être perdus de vue en 1810, tandis que le père est présent au mariage de son fils en 1831. 

Pour compléter les informations sur Pierre Antoine Lécuyé/Michot, je cherche son acte de décès. Il est décédé à Poissy, dans les Yvelines actuelles, le 8 décembre 1837. L’acte nous apprend qu’il est charretier, qu’il avait 47 ans et qu’il était natif de Fay. Il était veuf de Marie Félicie Debray et remarié à Madeleine Henriette Hubert, demeurant à Neaufles-Saint-Martin. Il était fils de Louis Edmé Michot et de Marie Marguerite Montagne, son épouse, tous deux décédés. 

La prochaine étape est donc de consulter son acte de baptême, pour voir l’identité de ses parents à ce moment là. Toutes les informations se recoupent, Pierre Antoine serait né le 30 octobre 1789 à Loconville, commune limitrophe de Fay-les-Étangs, dans l’Oise. Je retrouve bien l’acte de baptême de Pierre Antoine, qui va continuer d’épaissir le mystère. Le 30 octobre 1789, le vicaire a baptisé dans l’église de Loconville un garçon né le jour même. Il est issu du légitime mariage d’Anthoine Lécuyé, dit Laviolette, natif de Paris, paroisse Saint-Laurent, Faubourg Saint-Martin, actuellement domestique chez M. La Cour, fermier et receveur de la Terre de Mory en France, et de Marguerite Montagne. Le couple passait par la paroisse de Loconville pour se rendre à Dieppe, lieu de naissance de l’épouse, qui a accouché à Gagny, ferme de la paroisse de Loconville. Pour la petite anecdote, la ferme de Gagny est située sur le terrain d’un manoir, où la famille de Sylvie Vartan habita entre 1963 et 2001. Johnny Hallyday et Sylvie Vartan se sont même mariés dans l’église communale, où fut baptisé mon ancêtre Pierre Antoine !

Le mystère concernant les parents de Pierre Antoine reste donc entier. Cette naissance sur les routes m’interpelle également. Y aurait-il anguille sous roche ? Il va me falloir creuser encore ! La suite au prochain épisode.