Ma visite aux archives de la Nièvre

Après des mois d’attente, j’ai enfin pu me rendre aux archives départementales de la Nièvre ! J’ai en effet profité de mon séjour en Saône-et-Loire « sur les traces de mes ancêtres » pour aller à Nevers où se trouvent les AD 58. J’avais déjà eu l’occasion d’y aller une fois, en avril 2019. C’était alors la première fois que je mettais les pieds dans un service d’archives départementales et je m’étais concentrée sur des documents simples comme des actes d’état-civil et des recensements de population trop récents pour être disponibles en ligne, ainsi que sur le dossier d’enfant assistée de l’hospice de Nevers de l’une de mes ancêtres. Mais pour ce second passage, deux ans plus tard, j’avais un programme chargé avec de nombreux documents à voir. Et je ne fut pas déçue, j’ai pu voir pratiquement tout ce que je souhaitais. 

Ma visite aux AD se découpait sur deux jours: le jeudi après-midi et le vendredi matin. Pour le jeudi, je disposais de quatre heures et j’avais décidé de me concentrer sur des documents de service militaire ainsi que sur le cadastre. Le lendemain, mes trois heures aux archives seraient consacrées à la recherche des déclarations de succession de nombreux ancêtres.

Service militaire

Dans un premier temps, je voulais découvrir les fiches matricules militaires de mon arrière-grand-père Marcel Leblanc et de son frère Jean, dépendants des classes 1928 et 1931. Ces années n’étaient en effet pas disponibles en ligne. Pour Jean, sa fiche me permettrait d’en savoir plus sur son décès lors de la Seconde Guerre Mondiale, et surtout de savoir s’il avait été au 106ème régiment d’infanterie, ce que semblait indiquer une photo que j’ai de lui. Cette information m’intéressait particulièrement parce que un autre de mes arrière-grand-pères, décédé lui aussi lors de la Seconde Guerre Mondiale, avait fait son service militaire au sein de ce régiment. Drôle de coïncidence pour ces deux ancêtres venant de régions différentes. J’ai donc pu consulter leurs fiches matricules après avoir trouvé leurs numéros matricules dans les répertoires alphabétiques.

Ensuite, je voulais découvrir, parmi mes ancêtres nés entre 1799 et 1820, lesquels avaient fait leur service militaire. En effet, à cette époque, tous les jeunes hommes étaient recensés l’année de leur 20 ans et tiraient ensuite au sort un numéro qui déterminerait s’ils auraient à effectuer leur service. Je voulais donc consulter les listes de tirage au sort puis, le cas échéant, la liste départementale du contingent donnant des informations sur le parcours militaire de ceux ayant effectuer un service militaire. Ces recherches concernaient six ancêtres. Voici le résultat de mes recherches:

-Joseph Dufraigne, mon sosa 208: dépendant de la classe 1819 et du canton de Château-Chinon. Il a tiré le numéro 126, un numéro assez élevé qui lui permettrait probablement d’échapper au service militaire. Il a cependant mis en avant le fait d’être marié pour être exempté. Mais cette année là, la limite pour atteindre le nombre d’hommes à fournir s’arrêtait au numéro 68. Joseph n’a donc pas eu à faire son service.

-Dominique Clémendot, mon sosa 100: dépendant de la classe 1831 et du canton de Luzy. Dominique tire le numéro 48. Mais il est le fils unique d’une femme présumée veuve. Le père de Dominique est en effet parti pour l’armée en 1811 et n’a ensuite plus jamais donné de nouvelles. Il est probablement décédé lors des campagnes napoléoniennes, en Russie par exemple. Mais ce motif n’est pas retenu et le 48 étant un « mauvais numéro », Dominique devra effectué son service militaire, qui est à cette période d’une durée de huit ans. Je consulte donc ensuite la liste du contingent où Dominique apparait sous le numéro 21. J’apprends qu’il a été incorporé au 32e régiment de ligne à partir du 12 novembre 1832. 

-Jean Durand, mon sosa 98: dépendant de la classe 1832 et du canton de Luzy. Il a tiré le numéro 94 mais se plaint de douleurs à l’estomac. Il sera jugé capable de servir mais aura la chance d’avoir tiré un « bon numéro », la liste des hommes appelés à servir s’arrêtant au numéro 74.

-Aimé Lonjard, mon sosa 110: dépendant de la classe 1837 et du canton de Luzy. Il tire le numéro 11, un très mauvais numéro, placé tout au début. Mais il souffre de plusieurs problèmes physiques notamment une difformité à un doigt de la main droite et des restes d’une fracture de la jambe gauche. Il sera exempté à cause de son doigt, pour « flexion permanente du medius de la main droite ». 

-Claude Briat, mon sosa 106: dépendant de la classe 1840 et du canton de Moulin-Engilbert. Il tire le numéro 25 mais est fils unique d’une veuve. Il sera donc exempté pour ce motif.

-Jean Dufraigne, mon sosa 104: dépendant de la classe 1840 et du canton de Château-Chinon. Il tire le numéro 159, un bon numéro, les soldats appelés à servir s’arrêtant au numéro 127 cette année là. Et heureusement pour lui car, malgré la perte de la première phalange de l’index de la main droite, il avait été présumé capable de servir.

Cadastre

J’ai ensuite entrepris quelques recherches dans le cadastre, même si je savais que ce type de recherches demande beaucoup de temps. J’ai consulté les matrices cadastrales de la commune de Villapourçon où je savais que plusieurs de mes ancêtres avaient été propriétaires. J’ai retrouvé quelques noms parmi lesquels Joseph Doreau, mon sosa 210, propriétaire de nombreuses parcelles de terres, de prés et de bois ainsi que d’une maison, ou encore Jean Dufraigne, mon sosa 104, qui possedait onze parcelles de terres.

De plus, je cherchais des informations sur la parcelle D236 de la commune de Sémelay, qui correspond à une maison dont mes arrière-grand-parents paternels étaient propriétaires et où ma mère à passé ses vacances quand elle était enfant. Elle souhaitait en savoir plus sur cette maison et son histoire. J’ai donc commencé les recherches par les états de sections, rédigés en 1841, où je trouve la parcelle qui est alors la propriété de François Gauthé père. Dix ans plus tard, en 1851, la parcelle devient la propriété de François Gauthé fils, Françoise Gauthé veuve Etienne Taveau, et Joseph Thevenet, qui obtiennent chacun une partie de la maison. Il est probable que tout cela fasse suite à une succession, après le décès de François Gauthé père. L’histoire de la maison se complique ensuite avec plusieurs transmissions. François Gauthé fils semble se séparer de sa part de la maison en 1855, la vendant à sa soeur Françoise, alors déjà propriétaire d’une autre partie. Joseph Thevenet revend quant à lui sa part en 1871 à Frederic Montaron qui la revend ensuite en 1878 à Joseph Laudet. La parcelle semble ensuite changer de registre, passant dans les matrices cadastrales des propriétés bâties, mais je perd sa trace ici. Je la retrouve dans un autre document en 1975, où elle est la propriété de Marcel Leblanc, mon arrière-grand-père. Elle a alors changé de nom, devenant la parcelle D291, suite au remaniement du cadastre. Ces recherches m’ont également permis de voir que la maison à fait l’objets de plusieurs modification, une diminution et une augmentation.

En rouge foncé, la parcelle étudiée. On remarque que le bâtiment à bien été remanié entre les deux cadastres, ayant 100 ans d’écarts.

Après toutes ces recherches, l’après-midi touchait à sa fin. Je me suis donc arrêtée là pour le cadastre.

Déclarations de succession

Le lendemain matin, j’avais trois heures pour retrouver les déclarations de succession de vingt-six de mes ancêtres. J’avais déjà consulté les tables de successions et absences, disponibles en ligne, pour connaître la date de chaque déclaration. J’avais donc préparé un tableau précisant le bureau d’enregistrement, la date de la déclaration et son numéro le cas échéant ainsi que la côte correspondant à chaque déclaration. Certains registres contenaient les déclarations de plusieurs de mes ancêtres, ce qui me permettrait de réduire le nombre de côtes à consulter. En effet, je ne pouvais normalement consulter que 20 côtes sur la demi-journée (nous étions deux). J’ai du demander en salle de lecture si je pouvais exceptionnellement en consulter quatre de plus, autorisation qui m’a été accordée. J’ai donc pu consulter toutes les côtes qui m’intéressaient !

J’ai finalement retrouvé toutes les déclarations de succession que je cherchais, à l’exception de quatre. J’ai donc découvert les situations financières de nombreux ancêtres, au moment de leur décès, entre 1825 et 1947. Ces documents sont super enrichissants et permettent d’en savoir plus sur nos ancêtres. Je suis actuellement en train de les retranscrire.

Voici donc le récit de mes recherches et surtout de mes trouvailles aux archives départementales de la Nièvre.

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