Le mystérieux assassinat de Marie Jeanne Barré

Vous est-il déjà arrivé de rencontrer un fait divers en faisant votre généalogie ? Au hasard d’un acte, on découvre parfois une histoire sinistre, parfois relatée dans les journaux de l’époque. Après avoir découvert le terrible destin de Gustave Louis Tarisien, un collatéral de mon arbre devenu assassin, je suis par la suite tombée sur une autre histoire sordide. Marie Jeanne Barré, la fille de mes ancêtres Jean Baptiste Barré et Victoire Eulalie Rouget (mes sosa 482 et 483), fut en effet tuée à l’âge de 25 ans.

Tout commence lors de mes recherches sur la progéniture de Jean Baptiste Barré, tisserand et blatier, et de Victoire Eulalie Rouget, son épouse, vivant au village d’Angecourt dans le département des Ardennes. Le couple a eu 9 enfants dont quatre sont morts en bas-âge. En tentant de découvrir ce qu’il était advenu des enfants survivants, je suis tombée sur l’acte de décès de leur fille Marie Jeanne, alors âgée de 25 ans. Loin d’être banal, cet acte me fait découvrir la fin tragique de cette jeune femme, qui fut, semble t-il, assassinée. 

Acte de décès de Marie Jeanne BARRÉ

Cet acte m’interpelle dans un premier temps par sa longueur, courant sur deux pages du registre d’état-civil. Je commence donc sa lecture, découvrant ce qui est arrivé à la jeune fille. Nous apprenons que les comparants sont Jean Baptiste Barré, le père de Marie Jeanne, et Jean Collignon, son oncle. Ils déclarent que la veille, Marie Jeanne est décédée à deux heures de l’après-midi. Mais l’acte ne s’arrête pas là, il est précisé que la jeune femme, célibataire et résidant chez ses parents à Angecourt où elle travaille comme fileuse, fut retrouvée morte au lieu-dit le Vivier Huart, dépendant dudit Angecourt. Un procès verbal accompagne l’acte de décès, ce qui explique sa longueur. Il me permet de mieux comprendre les circonstances de sa mort. 

Village d’Angecourt

Ainsi, le 20 janvier 1824 à deux heures de l’après-midi, le corps d’une personne inconnue est découvert dans les prés du village d’Angecourt. Le Maire de la ville demande par courrier un déplacement du juge de Paix du canton, qui se rend sur place accompagné de son greffier. Le corps a été trouvé au lieu-dit du Vivier Huart, distant du village de douze à quinze minutes, dans une petite gorge de pré de froment. Le cadavre était étendu sur le dos dans une rigole ou un petit cours d’eau, de manière à disparaître à la vue des passants. Aucune trace n’indique que le corps ai été traîné jusque-là, faisant penser que c’est ici que la jeune femme fut assassinée. Le corps comporte les traces d’un violent coup à la tête, de plusieurs contusions à la figure et d’une très grosse marque à la gorge, indiquant que la victime est morte par strangulation. De nombreux habitants et travailleurs des environs sont venus, attirés par cet événement peu commun. Certains indiquent qu’il s’agirait de Marie Jeanne Barré, une jeune femme du village âgée de 25 ans. Son père travaillant justement dans des champs à proximité, il est appelé sur les lieux pour reconnaître le corps de sa fille. Il indique que Marie Jeanne est sortie de chez lui la veille au soir après le souper, vers dix heures, en lui disant qu’elle allait à un rendez-vous avec son bon ami. C’est la dernière fois qu’il a vu sa fille. Suite au témoignage de Jean Baptiste Barré, le juge de paix procède à la levée du corps qui est conduit en charette jusqu’au domicile des parents, sous la surveillance de monsieur le Maire de la commune qui s’est engagé à placé un garde pour surveiller le cadavre jusqu’à l’arrivée du juge d’instruction et procureur du Roi. 

Si ce procès verbal nous en apprend plus sur les circonstances de la mort de Marie Jeanne Barré, il laisse cependant de nombreux mystères: qui est ce bon ami avec qui elle avait rendez-vous ? Qui l’a assassiné et pourquoi ?

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