C’est parti pour #lemoisgeneatech et ses défis d’écriture ! La première semaine est consacrée aux sources généalogiques peu connues. Au cours de mes recherches, j’ai quelques fois eu affaire à des ressources moins connues mais je n’ai pas pu choisir laquelle présenter. Du coup, j’en présente trois !
1- Les archives concernants nos ancêtres cheminots
J’ai été amenée à me pencher sur les archives de la SNCF dans le cas de mon arrière-arrière-grand-père maternel, Charles Emile ROGUIN qui a été employé aux chemins de fer de l’Est entre 1905 et 1935.

La SNCF nait en 1937, mais l’histoire des chemins de fer français est plus ancienne et remonte au XVIIIè siècle avec la mise en service de la première ligne reliant Saint-Etienne à Andrézieux, en 1827. Le réseau ferré s’organise en plusieurs compagnies, représentant différentes régions. En 1860, elles sont six:
-la compagnie d’Orléans
-la compagnie de l’Ouest
-la compagnie de l’Est
-la compagnie du Nord
-la compagnie du Midi
-la compagnie PLM (Paris à Lyon et à la Méditerranée)
À la suite de la Première Guerre Mondiale, la compagnie de l’Alsace-Lorraine est créée. C’est en 1937, qu’une convention créé la Société Nationale des Chemins de fer Français que nous connaissons aujourd’hui. Donc si votre ancêtre à travailler pour l’une de ces compagnies, c’est comme s’il avait travaillé à la SNCF puisque les archives concernants ces anciennes compagnies sont regroupées au sein du même organisme, ce qui facilite les recherches ! Ainsi, le centre national des archives du personnel, à Béziers, conserve des documents liés à la carrière de plus de 800 000 cheminots.
Dans le cas de mes recherches sur Charles Emile Roguin, j’ai donc entrepris de contacter le centre national des archives du personnel par mail à l’adresse suivante: archives.beziers@sncf.fr
J’ai rapidement reçu une réponse m’invitant à remplir un formulaire, associé à un numéro de dossier, pour préciser ma recherche.

Ce formulaire de type Google Form se compose de plusieurs parties. Dans un premier temps il s’agit de renseigner plus précisément vos coordonnées et votre type de recherche, vous précisez ensuite si vous souhaitez recevoir les documents trouvés, le cas échéant, par mail ou directement en salle de lecture. Puis vous êtes invité à renseigner tout ce que vous savez sur le cheminot que vous recherchez: identité, dates et lieux de naissance, de décès, conjoint et toute information connue sur sa carrière. C’est là que vous pouvez citer le nom de la compagnie pour laquelle travaillait votre ancêtre, une période de dates, une gare… Après tout cela, il suffit d’envoyer le questionnaire et d’attendre. L’attente peut être longue mais si vous avez de la chance, vous recevrez un mail annonçant les résultats de la recherche avec, en pièce-jointe, des documents sur votre ancêtre cheminot.
Dans le cas de ma recherche, aucun dossier de carrière n’a été retrouvé mais le dossier de pension de retraite m’a été transmis. Il contient cinq documents qui m’ont bien renseignés sur la carrière de Charles Emile Roguin:
-Une fiche de liquidation de la retraite, précisant la date d’entrée dans la compagnie, la date de naissance, la date de libération du service militaire mais aussi la décomposition des services. C’est un document assez complexe, pas très simple à comprendre pour tout ce qui concerne le calcul de la pension de retraite.
-Un bulletin de décès, qui est tout simplement un extrait d’acte de décès.
-Une fiche d’état des services précisant les différentes mutations et traitements perçus.
-Un rapport proposant de liquider la retraite et donnant des informations sur le salaire et la pension perçue
-Une déclaration d’allocation familiale détaillant sa famille, avec les noms et dates de naissance des enfants et leur situation maritale.
Les archives de la SNCF permettent donc de mieux comprendre la carrière d’un ancêtre cheminot, de retrouver sa trace en cas de mutation et de compléter des lacunes de l’état-civil sur lui, son conjoint et ses enfants.
2- Vos ancêtres victimes de la persécution nazi lors de la Seconde Guerre Mondiale
Dès le début de mes recherches généalogiques et même avant, j’ai voulu en savoir plus sur mon arrière-grand-père maternel, Marc Albert Félix TARISIEN, que je savais décédé en Allemagne en 1945. Il avait été travailler là-bas dans le cadre du Service du Travail Obligatoire. Je connaissais sa date et son lieu de décès, le 26 mars 1945 à Groditz, mais je voulais découvrir son parcours.

Pour cela, je me suis dirigée vers Arolsen Archives ou l’International center on Nazi Persecution, permettant de « retracer le sort des victimes ». Chaque année, le centre répond à des demandes concernant près de 20 000 personnes ! Le centre est inscrit au registre Mémoire du monde de l’Unesco et regroupe des archives sur près de 17 millions de personnes, victimes des nazis.
Quand j’ai fais mes recherches, il n’y avait pas encore d’archives en ligne. J’avais donc envoyé ma demande via le formulaire de contact sur leur site, en juin 2018. Un an plus tard, le 14 juin 2019, j’avais reçu une réponse avec, en pièce-jointe, de nombreux documents sur mon arrière-grand-père. Mais les choses se sont simplifiées depuis puisqu’en mai 2019, 13 millions de documents ont été mis en ligne directement sur le site. De quoi faciliter et accélérer les recherches !
Aujourd’hui, il suffit de commencer ses recherches sur le site https://arolsen-archives.org/fr/ puis d’accéder à la recherche de noms en ligne. Il faut taper le nom de famille rechercher dans la barre de recherche et vous obtiendrez, dans l’idéal, des résultats concernant votre ancêtre. Dans le cas de mon arrière-grand-père, son nom de famille étant assez rare, j’obtiens rapidement une petite vingtaine de résultats parmi lesquels j’isole ceux concernant mon ancêtre, ainsi que son frère. En cliquant sur chaque résultat, je découvre des documents numérisés. Parmi eux, certains que j’avais attendu pendant 1 an !


Pour compléter votre recherche, ou si vous ne trouvez pas de résultat, vous pouvez contacter le centre, via le formulaire de recherche disponible sur le site dans l’onglet « Rechercher et découvrir » > « Soumettre votre demande ».
3-Les archives des hôpitaux de Paris
Afin de retrouver la trace de la mère de l’un de mes ancêtres, abandonné à l’hospice de Paris, j’ai orienté mes recherches vers les archives des hôpitaux de Paris. En effet, Emile Benoni LEBLANC, mon ancêtre, me semblait être né à la maternité de Port-Royal à Paris, en février 1844. Pour confirmer ou infirmer mon hypothèse, j’ai donc essayé de contacter ladite maternité via le service des archives des hôpitaux de Paris, les archives de l’AP-HP, accessibles au site http://archives.aphp.fr.
Ce service d’archives peut être très utile pour retrouver des informations sur vos ancêtres s’ils sont concernés par un passage à l’hôpital, à Paris. Concernant les recherches généalogiques, les archives de l’AP-HP qui peuvent vous aider sont les registres de « populations » qui recensent les entrées, sorties, naissances et décès. D’autres ressources sont utiles pour retrouver le parcours de professionnels de santé ou des dossiers médicaux qui ne sont plus concernés par le secret professionnel (25 ans après le décès ou 120 après la naissance). On y trouve aussi des fonds iconographiques et des fiches d’informations sur les hôpitaux et structures charitables de Paris.
Ces archives sont consultables en salles de lecture, au Kremlin-Bicêtres, dans le sud de Paris. Le site précise que le service des Archives n’effectue pas de recherches généalogiques, mais j’ai tout de même tenter de les contacter par mail, n’étant pas en région parisienne au moment de mes recherches.
En octobre 2018, je les ai donc contacter afin de savoir s’il existait une trace de Emile Benoni LEBLANC ou de sa mère Amable Rosalie LEBLANC dans les archives de la maternité Port-Royal, aux alentours du 23 février 1844, date de naissance de mon ancêtre. Deux mois plus tard, j’avais une réponse. Le registre des naissances de l’hôpital Port-Royal informe de la naissance d’Emile, sans autre information sur la mère. J’étais invitée à me rendre en salle de lecture afin de consulter le registre, si je le souhaitais, après avoir pensé à le réserver sous un délais de 72h avant ma visite. Je ne me suis jamais déplacée puisque ce registre ne m’apprendrait apparement rien de nouveau. Mais mon hypothèse d’une naissance à la maternité était confirmée !
Mais deux ans plus tard, je les ai recontacté afin de savoir s’il y avait une trace de l’admission de Amable Rosalie LEBLANC. Si elle avait accouché à l’hôpital, il devrait en effet avoir une trace de son passage là-bas. J’ai donc envoyé un mail et le lendemain, je recevais une réponse: le registre des entrée à la maternité est bien conservé et numérisé. La personne m’adressant le mail me met même en pièce-jointe une capture d’écran de l’extrait concernant Amable Rosalie LEBLANC ! Grâce à cela, j’ai pu retracer l’ascendance de mon ancêtre Emile Benoni LEBLANC, enfant abandonné de l’hospice de Paris donc je raconte l’histoire dans cet article et ma recherche de sa famille dans celui-ci.
Cette ressource est donc bien utile si votre ancêtre à fait un passage par l’un des hôpitaux parisien ou s’il était un professionnel de santé. L’idéal est de se rendre en salle de lecture, sans oublier de contacter le service des archives afin de s’assurer de la disponibilité des documents que vous souhaitez consulter. Mais si vous avez une idée précise de ce que vous rechercher, notamment un nom, une date et un hôpital, n’hésitez pas à tenter votre chance en demandant des informations par mail, peut-être aurez vous une réponse qui vous aidera dans vos recherches, comme dans mon cas.
Voici donc les trois ressources peu connues que j’ai été amenée à utiliser au cours de mes recherches. Celles-ci m’ont permis d’en savoir plus sur la vie de mes ancêtres, leur carrière ou leur parcours spécifique, de compléter des lacunes de l’état-civil et même de retrouver la trace d’un ancêtre dont je n’avais qu’un nom et que je ne pensais jamais retrouver. J’ai donc appris qu’envoyer un mail en demandant gentiment des renseignements peut s’avérer très utile, même s’il faut attendre parfois plusieurs mois voir même une année pour obtenir une réponse.
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